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Résumé des épisodes précédents :
On se souvient que J-M. Laflêche vient d'être kidnappé
par Horibilus Cristofarus , et qu'un mot vaguement griffonné par cet abominable
personnage menace de le faire disparaître si les volontés du bandit ne sont pas
satisfaites.
LES AVENTURES DE JEAN-MICHEL LAFLECHE
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4ème épisode |
Durant quelques jours , personne n'eut de nouvelles ni de
Jean-Michel Laflêche , ni de Horibilus Cristofarus. L'angoisse régnait chez les
dirigeants et les les supporters du club. Heureusement , l'énergique président
, Jacques Boulet , avait déjà organisé des recherches. L'ensemble des membres
du Sporting avait reçu pour consigne de rechercher le moindre indice permettant
de retrouver la piste de Jean-Michel Laflêche et de son ravisseur.
Mais , 72 heures s'étaient écoulées sans résultat.
Le jeudi suivant , alors qu'il lisait
distraitement le courrier des clubs sur la page sportive du Provençal , Michel
Palavini , ami de toujours de notre héros disparu , tomba sur une petite annonce qu'il lui
fallut lire trois fois pour se convaincre qu'il ne rêvait pas. Le billet disait
: " Echangerais J.M.L. contre la coupe du vainqueur du championnat de
P.H.A. Prendre contact en déposant le colis contenant la coupe dans le trou
situé dans le mur du stade , à côté de l'entrée , traverse de Pomègues. Ne
faites pas d'imprudence , sinon gare à J.M.L. Signé H.C. " .
Il était
clair que cette lettre émanait de Horibilus Cristofarus qui demandait en
échange de Jean-Michel Laflêche la coupe gagnée trois jours auparavant et de si
brillante façon par l'équipe fanion du club. Un comité directeur de crise fut
immédiatement convoqué , et il fut décidé d'accepter la proposition de
Horibilus Cristofarus pour récupérer Jean-Michel. Toutefois , on décida de ne
pas mettre le vrai trophée , mais une coupe bidon , dans le colis destiné à la
canaille. Des équipes de dirigeants et de joueurs furent installées d'une part
sur la place de l'église , d'autre part sur le stade , derrière le mur en
question , et enfin , boulevard du Sablier , afin de tendre une souricière et
de pouvoir ainsi capturer Horibilus Cristofarus. Le paquet fut déposé vers 18 h
dans le trou en question , et l'on attendit. Plusieurs heures s'écoulèrent sans
résultat , aucune personne ressemblant de près ou de loin à Horibilus
Cristofarus ne se manifesta. A minuit , l'impatience étant à son comble , on
décida prudemment d'aller voir ce qu'il en était et l'on constata avec
stupéfaction que le paquet avait disparu sans que l'on eût remarqué quoi que ce
soit. Deux heures plus tard , au siège du club , transformé en G.Q.G. pour les
recherches de Jean-Michel Laflêche , le téléphone se manifesta. Une voie métallique
et lugubre prononça la phrase terrible qui suit « Vous m'avez pris pour un
imbécile , comme si je n'étais pas capable de reconnaître la bonne coupe. Si je
n'ai pas reçu la vraie coupe avant deux heures , J-M. Lafléche ne jouera plus
jamais au football !
Il fallait agir
vite. On mit dans un nouveau paquet le vrai trophée de P.HA. et on le déposa
dans le trou précédemment indiqué par Horibilus Cristofarus. Tout à coup ,
Michel Palavini en fin renard qu'il était , eu un éclair de génie. Si personne
n'avait vu Horibilus Cristofarus quand on lui avait tendu cette souricière si
finement tressée , c'est tout simplement qu'il n'était pas passé là où on
l'attendait , c'est que son repaire était à proximité du stade , mais oui ,
bien sûr , c'était évident , cela expliquait tout , et en particulier pourquoi
Jean-Michel avait si rapidement disparu et avait échappé à toutes les
recherches aussitôt entreprises. L'antre du chacal était tout simplement dans
la traverse de Pomègues. Un autre éclair de génie jaillit cette fois du cerveau
de Jean-Claude Casse-Telle. En face du stade se trouvait la maison du président
fondateur du Sporting , René Grattiné , actuellement absent. Un serrurier fut
promptement requis , et on explora minutieusement tous les recoins de la maison.
Sans résultat.
Tout à coup , quelqu'un cria : " La cave ! " La
demeure était en effet pourvue d'une vaste cave dans laquelle l'histoire du
Sporting s'était forgée pendant plus de trente ans , et au milieu des archives
du club , retraçant les exploits de nombreuses équipes , un corps entravé
gisait ; on eut vite fait de le libérer , et ainsi , Jean-Michel Laflêche put
prononcer ses premiers mots : " Regardez sous ce tas de vieux maillots ,
vous allez avoir une surprise ! ". En effet, on saisit sans peine ,
tellement celui-ci tremblait de peur , l'infâme Horibilus Cristofarus qui
bredouillait : " Ne me faites pas de mal... pas de mal...pas de mal ! ». Tout ce monde
se dirigea vers le siège où se déroula l'épilogue de cette histoire.
On demande
à Jean-Michel Laflêche ce qu'il convenait de faire de Horibilus Cristofarus ,
s'il fallait le pendre tout de suite , le jeter à l'eau lesté d'une grosse
pierre au large de la Pointe-Rouge , etc... Tous proposaient un supplice plus
raffiné que le précédent. On vit alors un spectacle d'une grande générosité qui
conforta la légende de Jean-Michel Laflêche , un personnage tout de bonté et de
sportivité. Il se leva et dit : " Horibilus Cristofarus est une canaille
, certes , il m'a enlevé pour des motifs crapuleux , mais je ne pense pas qu'au
fond de lui-même ce soit un mauvais bougre , je ne crois pas qu'il ait mis ses
menaces à exécution. Aussi , je ne désire pas qu'il soit puni , je lui pardonne
! Je souhaite simplement qu'il disparaisse et parte en exil très loin d'ici ».
Ainsi s'exprima notre héros. Le jour même , un bateau en partance pour les
Caraibes recevait à son bord Horibilus Cristofarus , étroitement surveillé par
les membres du Sporting ; à la même heure , Jean-Michel Laflêche remis de ses
émotions , reprenait déjà l'entraînement en prévision de ses futurs exploits.
Fin de la première époque
Tous droits réservés. M. M.